Arrière-plan

Un jour, j’ai prêté serment

Alors que la médecine s’éloigne peu à peu de sa vocation originelle, le docteur David Bouillon, sous la plume de Gil Bréac, livre ici un témoignage saisissant, celui d’un médecin de terrain resté fidèle à son engagement premier : soigner dans l’esprit du serment d’Hippocrate.

Au cœur d’une société où l’efficacité protocolaire a parfois remplacé l’écoute et où les plus vulnérables sont souvent abandonnés au silence, ce récit dévoile les failles d’un système devenu parfois indifférent.

À travers des histoires vraies, bouleversantes et profondément humaines – celles de Nelly, Maryse, Patrick, Marie-Thérèse, Nicole, Hüseyin, Edmond et tant d’autres –, le Dr Bouillon expose avec justesse la réalité invisible des maltraitances institutionnelles et du refus de soins.

Face aux directives qui imposaient distance et déshumanisation, il a choisi, au plus fort de la crise sanitaire, de continuer à soigner avec ses mains, ses yeux, son cœur. Sa suspension, loin de l’abattre, l’a conforté dans la nécessité d’un engagement encore plus entier : celui de défendre la dignité humaine, sans compromis.

En remontant aux sources de sa vocation – une enfance marquée par la violence, compensée par l’amour inconditionnel de ses grands-parents –, David Bouillon rappelle que la médecine n’est pas un simple acte technique, mais une présence, une fidélité, une responsabilité humaine.

Avec une écriture sobre et incarnée, Gil Bréac accompagne ce témoignage d’une narration précise, sensible et vivante, donnant à chaque page une dimension presque romanesque, sans jamais trahir l’authenticité des faits.

Un jour, j’ai prêté serment est plus qu’un récit de médecin : c’est un appel vibrant à remettre l’humain au centre du soin, à refuser l’abandon silencieux de ceux qui n’ont plus de voix, à croire encore que l’éthique personnelle peut, à elle seule, préserver l’honneur d’une profession tout entière.

Ce livre s’adresse à tous ceux qui croient encore en la médecine comme art de soigner et de protéger, mais aussi à ceux qui savent que la dignité humaine ne doit jamais devenir une variable d’ajustement.

Un témoignage rare, indispensable, qui interpelle autant qu’il réconforte, et qui redonne à l’acte de soigner toute sa grandeur.